Ô Congé menstruel
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Ô Congé menstruel
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Une amie m’a témoigné, il y a quelques jours, des questionnements en cours au sein de son association sur la mise en place d’un congé menstruel. J’ai évidemment été très à l’écoute, curieuse de cette évolution féministe encore très à la marge.
J’en avais déjà entendu parlé. Je crois même l’avoir rêvé dans ma vie de salariée, sans jamais avoir oser le demander.
Oser. Le verbe qui raconte le dépassement de la honte que nous vivons toutes en tant que femmes « réglées ». 35 ans ! Nous vivons 35 ans de nos vies avec, chaque mois, cette honte qui se plante en nous dès notre enfance, avant même d’avoir nos premières « lunes ». Ce malaise s’insinue pernicieusement à travers les yeux et les mots des autres, femmes et hommes, l’une et l’autre pétris par les croyances de la culture patriarcale qui nous domine. Pernicieuse elle-aussi.
Alors oui, comme d’autres femmes sûrement, je l’ai rêvé.
J’ai rêvé d’être accueillie dans la singularité de mon corps de femme, d’être acceptée sans préjugés dans mes états d’être physiques et psychologiques changeant selon mes vagues hormonales. J’ai rêvé d’être reçue avec cette forme de fragilité cyclique, d’être perçue comme humaine avec ce sang qui coule…
J’ai rêvé de pouvoir vivre cette marée mensuelle dans le respect et l’attention.
J’ai rêvé d’être aimé femme. Ni plus ni moins.
Ce jour, j’ai mes lunes justement… et c’est un jour triste, je me sens vide d’énergie et de sens. Perdue. De « mauvaise » humeur. A prendre avec des pincettes, comme on dit.
Comme les 28 années précédentes, j’ai mes règles, mes menstruations, mes ragnagnas, mes lunes, mes anglais, mes affaires, mes histoires, mes coquelicots, mes isabelles, mes parents de montrouge, mes périodes… appelez-les comme vous voulez ! Mais comme chaque mois, et plus intensément encore en étant à l’écoute fine de mon corps, je vis durant 7 jours (oui, 7 jours depuis que j’ai un stérilet en cuivre) un tourbillon d’émotions et de douleurs que seul un corps de femme peut vivre.
Je ne cherche pas à me plaindre en exposant tout cela. Je reconnais aussi la puissance de mon corps dans sa capacité à enfanter à travers ce processus et à avoir ressenti la vie grandir en moi à 3 reprises. Chaque mois, je suis fière de traverser intimement le cycle Vie/Mort/Vie et par ce mouvement, de me sentir si vivante.
Alors ce jour, j’ai envie de remercier celles et ceux qui œuvrent pour faire évoluer le regard de notre société sur la femme menstruée et lui permettre d’être reconnue, accueillie pleinement, à travers notamment la reconnaissance de la santé menstruelle au travail.
Pas à pas.